VIOLENCES POLICIERES A MARTIGUES : UN BLESSE GRAVE, UNE ARRESTATION INJUSTIFIEE - RESUME

Publié le par LDH Marseille-Centre

 O.V.P.I. (1)

Observatoire départemental sur les Violences Policières Illégitimes

 

 VIOLENCES POLICIERES A MARTIGUES : UN      BLESSE  GRAVE, UNE ARRESTATION  INJUSTIFIEE

 

 

RESUME

 

Dans la nuit du 28 au 29 janvier 2010, au foyer ADOMA « La Coudoulière » à Martigues M .Y.E., 25 ans, congolais demandeur d’asile était hospitalisé et opéré en urgence(2)  pour une grave fracture spiroïdale du bras droit, avec pose d’une broche et ITT de 45 jours dont 15 jours d’ITT pénale à la suite d’une intervention policière particulièrement « musclée ».

Intervention de 5 ou 6 policiers de la BAC de Martigues dans le foyer ADOMA où ils étaient rentrés  en force suite à un  appel d’une résidente du foyer pour un tapage nocturne.

Une participante à la soirée, Mme S. P. de nationalité française 53 ans, originaire du Tchad a, lors de la même intervention, été emmenée en cellule de dégrisement sans raison objective.

 

De plus, elle a subi l’humiliation d’un déshabillage partiel.

 

 

LES  FAITS

 

Dans la nuit du 28 au 29 janvier 2010, la victime Y.E. dînait  avec Mme S. P. (française originaire du Tchad), M. K. (originaire du Burkina B) et S. E.-S. (originaire de Côte d’Ivoire)  chez une amie togolaise F., résidente du foyer  au 5ème étage du foyer ADOMA de La Coudoulière à Martigues.

 

G.K. résidente du 3ème étage a appelé la police pour un   tapage nocturne.Il était pourtant difficile à cette personne de prétendre avoir entendu un « tapage nocturne » alors qu’aucun autre résident ne s’est plaint cette nuit-là ( renseignement donné par le Foyer) et que, de plus, sa chambre- au 3ème- est très éloignée  de celle où se déroulait le dîner, au 5ème.

 

 

 

 Il est 1h40 du matin. Cette résidente G.K. raconte aux policiers (centrale d’appel de Marseille qui alerte les policiers de Martigues) qu’elle s’est rendue au 5ème étage pour se plaindre du bruit et qu’elle aurait reçu une gifle de la part de Y. E. Les policiers de la BAC rentrent dans le foyer, montent au 5ème et frappent à la porte de la chambre de F., accompagnés de la personne qui les a appelés. Les policiers se trouvent en présence de 5 personnes d’origine africaine. Contrôle d’identité général dans un lieu privé!  Yannick demande à aller chercher ses papiers dans sa veste, restée  dans la chambre du 2ème étage chez un ami, André, qu’il était passé saluer dans la soirée. Au cours de ce déplacement, du 5ème vers le 2ème   une discussion s’engage entre Yannick et la personne qui a provoqué l’intervention policière. Arrivés au 2ème le ton monte . Les policiers  demandent à Y.E. de se taire. Ils auraient dit « Ferme ta gueule ! »

 

N’obtenant pas le silence, l’un des policiers saisit alors Y.E. à la gorge. Mme S. P. qui a été témoin de toute la scène crie : « Arrêtez, vous allez l’étrangler, vous allez le tuer ! »

 

D’après les policiers : Yannick aurait tenté de pousser un policier dans la cage d’escalier, policier qui aurait eu la chance et l’entrainement sportif lui permettant de pouvoir se rattraper à la rambarde. ( ! )

Les policiers le plaquent alors  au sol sur le ventre, lui  font une clé au bras gauche puis une seconde avec torsion d’une grande violence au bras droit qui se fracture. Le blessé hurle de douleur. Les policiers  réalisent la gravité de la situation et cessent leurs violences. Yannick reste alors assis au sol, il refuse de bouger, ne peut pas se lever. Les pompiers appelés conduisent la victime assise sur une chaise du 2ème au RDC puis au centre hospitalier de Martigues où il est opéré .

D’après les policiers : à partir de là, le Parquet a été prévenu et les hommes en fonction ce soir là ont été entendus, un par un, entre deux heures et trois heures du matin. En se justifiant sans doute sur le thème très classique d’une riposte proportionnée à une  rébellion  !

 

Les pompiers évacue le blessé et les policiers eux embarquent Mme S.P. pour une soi disant « Ivresse Publique Manifeste » (IPM). Cette dame de 53 ans souffrant de diabète et d’hypertension, agent territorial à la Ville de Martigues honorablement connue a fait noter sur son PV d’audition qu’elle avait été humiliée et qu’on l’avait empêchée d’avertir ses enfants. Quelques jours après, elle sera hospitalisée pendant 3 jours.

 

LES  SUITES

 

Y. E. et tous les protagonistes de cette affaire ont été  entendus  mardi 9 février au commissariat de Martigues.

 

Une plainte pour « violences volontaires ayant entrainé une ITT supérieure à 8 jours  par fonctionnaires dépositaires de l’autorité publique  » a été déposée le 8 février  par Maître Dany Cohen.

 

 

 

 

 

 

(1) L’OVPI est constituée de la L.D.H., du M.R.A.P., de la CIMADE et de l’ACCAT

 

(2)Le chirurgien hospitalier qui a opéré Yannick Ebenga nous a déclaré que cette fracture n’a pu être occasionnée qu’à la suite d’une torsion d’une violence extrême car les os du jeune homme sont particulièrement  solides.

 

 

 

Publié dans COMMUNIQUES LDH

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